- STRIGILE
- STRIGILESTRIGILECaractéristique de la production romaine, le strigile désigne, en archéologie, une cannelure à tracé sinueux. Sa forme en S évoque celle de l’instrument (racloir ou étrille de métal), composé d’une poignée et d’une lame creuse recourbée, qui servait aux athlètes pour se nettoyer le corps après les exercices sportifs de la palestre. L’utilisation du strigile avait inspiré à Lysippe sa statue de L’Apoxyomène (original de \STRIGILE 330, connu par une copie en marbre du Vatican, et une reconstitution en bronze, du Musée national de Varsovie). Les strigiles ont été utilisés commme motif décoratif sur les sarcophages romains (du type lenoi ), et cela dans la seconde moitié du IIe siècle. Le groupe des sarcophages aquitains qui sont décorés de ces ornements et dont on observe la multiplication autour de Toulouse aux VIe et VIIe siècles, représente la dernière manifestation de l’art antique en Occident.• 1544, rare av. XVIIIe; lat. strigilis → étrille♦ Didact.1 ♦ Antiq. Racloir pour nettoyer et frictionner le corps.2 ♦ (1872) Archéol. Cannelure en forme de S utilisée dans la décoration des sarcophages antiques.⇒STRIGILE, subst. masc.A. — ANTIQ. ROMAINE. Racloir courbe de bronze, d'argent, d'ivoire, etc., comportant un manche et une tige incurvée en forme de s, utilisé pour nettoyer le corps lors du bain ou pour racler l'huile dont s'étaient oints les athlètes. Malgré sa répugnance et son orgueil, le suffète y plongea l'enfant [dans la vasque], et, comme un marchand d'esclaves, il se mit à le laver et à le frotter avec les strigiles et la terre rouge (FLAUB., Salammbô, t. 2, 1863, p. 102).B. — P. anal., ARCHIT. Cannelure en forme de s servant de motif décoratif. Les strigiles ont servi dans l'Antiquité à décorer nombre de baignoires et de sarcophages (HAVARD 1890).REM. Strigiler, verbe trans., hapax. Racler avec des strigiles. [Leurs masseurs] les savonnaient, les bouchonnaient, les strigilaient, les douchaient, les frottaient et les précipitaient enfin, brûlants, meurtris, pantelants, dans la piscine glacée (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 60).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1762: -gille; dep. 1798: -gile. Étymol. et Hist. 1. 1544 antiq. « sorte d'étrille pour râcler la peau au sortir du bain » ici, fig. (SCÈVE, Délie, éd. M. Parturier, CLXXIV, p. 126); 1558 nettoyer avecq des esponges et strigiles (J. DE CORAS, Alterc. en forme de dial., p. 151 ds GDF. Compl.), rare jusqu'au XVIIIe s.; fin XVIIe s. strigil (Misson d'apr. Trév. 1752) — 1771, Trév.; 2. 1872 antiq. « cannelure décorative » (LITTRÉ); cf. 1891, août (GONCOURT, Journal, p. 135). Empr. au lat. strigilis relevé aux sens 1 (v. étrille) et 2 (Vitruve).
strigile [stʀiʒil] n. m.ÉTYM. 1544; rare jusqu'au XVIIIe; strigil, 1727, Furetière; du lat. strigilis. → Étrille.❖1 Antiq. Racloir, généralement en métal, dont les Anciens se servaient pour nettoyer le corps de la sueur, de l'huile et de la poussière après les exercices de la palestre.REM. Certains font le mot féminin (Landais, Dict. gén. et gramm.; Ed. et J. de Goncourt, Journal, 20 avr. 1867).0 (…) il pénétrait dans le caldarium (salle de bains chauds) où régnait une température aussi élevée, et dans lequel il pouvait, de surcroît, en s'approchant du labrum (bassin), asperger sa peau ruisselante de sueur avec de l'eau brûlante et la racler ensuite avec le strigile.J. Carcopino, la Vie quotidienne à Rome…, p. 302.2 (1872, Littré). Archéol. Cannelure en forme de S qui constitue un motif décoratif fréquent sur les sarcophages antiques.
Encyclopédie Universelle. 2012.